04 avril 2016

CP National des CIP - 02/04/2016

COMMUNIQUÉ DE PRESSE NATIONAL
des Coordinations des Intermittents et Précaires (CIP)

Lundi 4 avril 2016

Jeudi 24 mars dernier, dans un contexte social général en fusion, le MEDEF a,
comme en 2014, déclaré une guerre ouverte aux intermittents du spectacle.


Dans la longue liste des attaques portée à ce régime spécifique d’indemnisation chômage, il s'agit de la plus grave depuis bien longtemps. Dans une lettre de cadrage (que CFTC et CFDT agréent), le MEDEF préconise bien pire pour les annexes 8 et 10 que la convention d'assurance chômage 2014 et son différé d’indemnisation, qui avaient alors mis le feu aux poudres.
Rappel des faits : la convention de 2014 entraîne un printemps et un été d'actions, de perturbations et de grèves dans les festivals. Pour éteindre ces feux, Manuel Valls met sur la table 80 millions d'euros. Ainsi, l'État prend-il en charge -de façon provisoire- les conséquences du différé d’indemnisation. Autrement dit, grâce à la forte mobilisation de 2014, aucun intermittent n’a eu à subir cette mesure injuste.
Depuis, la pérennisation des annexes 8 et 10, ainsi qu'une négociation des futurs accords par les syndicats du secteur, ont été inscrites dans la Loi Rebsamen. Manuel Valls a donc pu communiquer sur le thème "les intermittents sont sauvés, les socialistes aiment la culture". Et tout le monde l’a cru. Sauf nous ! Le but principal de ces mesures était clairement d’éteindre un mouvement social, en faisant la part belle à la communication du gouvernement. Les négociations actuelles nous le prouvent.

Pour rappel, depuis le début de cette histoire, nous avons dit :
>>> Attention, tout ceci est bidon et cette loi est de la pure communication. Seul le titre "annexes 8 et 10" est "sauvé", mais pas le contenu. On pourrait ainsi, par exemple, demander aux intermittents de faire 800h en 10 mois pour ouvrir des droits, et ce serait compatible avec la loi.
>>> Les accords négociés par les syndicats du secteur pourront facilement être torpillés pour la raison suivante : c’est le MEDEF et son partenaire privilégié, la CFDT, qui fixent le budget !!! Autrement dit, Le MEDEF pourrait faire bien pire qu’en 2014 : supprimer les annexes 8 et 10 sans que cela soit explicite.

Et bien... tout ce que nous avions prévu est arrivé !
Le MEDEF a rendu sa feuille de cadrage le 24 mars dernier : elle a été acceptée par la CFDT et par la CFTC.
Mais, que dit exactement ce document ?
Les intermittents devront faire 185 millions d’euros d’économies par an -pour la convention signée avant juillet- et, à horizon 2020, 400 millions d’euros d’économies par an !
Rendez-vous compte : ces économies sont bien supérieures au différé d’indemnisation scandaleux de 2014.
Souvenons-nous : Manuel Valls pavanait dans les rues d’Avignon l’été dernier, en affirmant : "Aucune nouvelle économie ne sera demandée aux intermittents, ils ne doivent pas servir de variable d’ajustement." (AFP)
Depuis 13 ans, nous avons, tant bien que mal, essayé de repousser le pire, grâce à une forte mobilisation dans les moments critiques. Et, pour l'heure, la situation n’a jamais été aussi grave...

Il est bien évident que nous participons, organisons ou faisons partie des collectifs organisateurs du mouvement social qui a lieu en France. Mais, nous avons fait un "Appel à Rassemblement" en Assemblée Générale dans tous les lieux culturels en France et, tout particulièrement, des Théâtres Nationaux.
Il nous semblait important de faire des AG spécifiques aux intermittents et aux chômeurs pour donner les informations sur les négociations qui ont lieu en ce moment... débattre, réfléchir ensemble sur les actions futures à mener... se recentrer pour informer n'est pas exclure ni s'exclure... nous mobiliser pour mieux mobiliser tous ensemble aussi...
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Carte de la mobilisation

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